Retour aux sources
Il y aura une chose que j'aurai au moins réussi à travers ce blog, c'est bien vous donner un petit aperçu de ma personnalité. A mes dépends.
A vrai dire j'ai pas mal d'explications à vous donner. Je suis lunatique. Intérieurement. Mais qu'est ce qu'elle raconte ? Elle raconte ses sentiments en ce moment. Oui je sais c'est un peu risible. Et je me le dis souvent, un blog, ça peut vite tomber dans l'égocentrisme. Le pire étant une adolescente qui se prend pour le soleil du monde. Alors je me dis régulièrement que faire un blog, c'est prendre des risques, vis à vis de soi même : respecter ce que l'on veut faire à l'origine, tout en
l'auréoleant d'un peu de fantaisies, tout en dépassant cet objectif premier, mais rester centré, avoir un cap, être dans la constance. Un blog, c'est comme un engagement.
Je ne suis pas très souvent là, et pourtant, un blog doit vivre par les échanges. Je salue d'ailleurs au passage les merveilleux blogs que vous avez su créer, des lieux où on se sent bien, des espaces qui sur le plan géographique ne valent absolument rien, mais qui finissent par avoir une place dans l'esprit, puis le cœur des lecteurs. C'est le but de tout blog.
Viennent également la joie des visites, le plaisir de partager, d'apprendre, dans les deux sens toujours.
J'ai 17 ans. En septembre j'en aurai 18. J'ai eu bien du mal à assumer mon âge dans la blogosphère puisque ces deux malheureux chiffres semblent si naïfs et pauvres que l'on se dit, bien sur à raison, qu'ils ne cachent pas beaucoup d'expérience. C'est bien humblement que j'ai ouvert ce blog, c'est sans prétention que je l'alimente.
Mais cet âge me pèse bien souvent. Bien plus depuis un an. A savoir les relations, à savoir le lycée, tout ce petit quotidien, duquel on est censé accumuler bons souvenirs et joyeusetés. Loin de moi l'idée de me plaindre, ou de râler. Car ce serait bien un comble que de pleurer sur les journées d'une mineure. Non, le problème est
autre part, et il reste bien simple ! Il s'agit de se trouver. C'est bête je vous l'accorde. Tout simplement de comprendre qui l'on est pour avancer et savoir où l'on veut aller. Comprendre le radeau à bord duquel on s'est retrouvé, qui conduit, qui est à bord, comment sont les remous, où sont les violentes chutes à éviter, où est l'oasis où se reposer. Quand, où, avec qui se laisser aller. Quand, où, avec qui être soi. Quand, où, avec qui être heureux. Mais j'ai fini par comprendre que l'on ne peut pas tout contrôler. Parce que j'avais ce desir gravé en moi, dicté par la prudence : contrôler pour éviter les surprises, les déceptions.
Il va sans dire que les relations humaines et moi, nous ne sommes pas très amies avec le
temps, elles m'ont souvent posé des lapins, monstrueux. Quand on s'investi trop dans une relation, quand on donne tout, et que l'on vous reprend tout d'un seul coup, on se sent vide. Et combien je me suis sentie vide par trois fois en un an, quelque chose comme six fois en tout. Et j'aimerais tellement avoir cette faculté, que j'admire, de se redresser aussitôt, et d'avancer la tête encore plus haute, de se tourner vers de nouveaux horizons, de chasser les nuages, d'accueillir les rayons, et de se nourrir de nouvelles relations. Mais je me recroqueville, je me morfonds, je me meurs, je ne trouve plus goût à rien. Et en même temps, je m'en rend compte, comme si je me regardais moi même, et je me houspillais d'ainsi gâcher mon temps, un temps de la jeunesse, si précieux, en me disant que plus tard je regretterai. Je me doute que ce sera le cas, mais impossible de faire machine arrière.
J'ai besoin de beaucoup de temps pour me remettre.
Je fonctionne au long terme. Je suis meilleure à l'endurance qu'au sprint. J'ai une volonté de fer, je suis capable de me formater pour un objectif et de le tenir vaille que vaille, sans fléchir. Je peux travailler d'arrache pieds un temps très long, à des heures indues. Mais l'humain bouleverse toutes mes capacités. Des lors qu'apparaît quelqu'un tout s'écroule et le château de cartes s'éparpille. Alors je sonde discrètement le terrain, je guette les anfractuosités, je trouve les qualités. Mais jamais les défauts. Et quand tout ce brise, il n'y a pas de doute, mon cerveau me dit que c'est de ma faute.
Je vous rassure, c'est très rare que je m'étale ainsi, et fasse dans
l'introspection, car de nature je suis introvertie. Alors ce billet ne rencontrera sûrement pas de suite à proprement parler, vous observerez l'évolution par des signes plus implicites je pense.
Tout ça pour vous dire que les relations avec les autres dictent, décident, gouvernent la moindre de mes pensées, et que depuis quelques récentes aventures, je me suis fermée comme une huitre par peur. D'où de nombreuses sautes d'humeur, refoulées, mais qui finissent par rejaillir discrètement à travers mes actes. Mes proches s'en sont rendu compte, et j'imagine à quel point des fois ce fut lourd à porter.
Mais j'ai compris que parfois, il faut savoir continuer à prendre des risques, apprendre à
relativiser, bondir à nouveau sur ses pieds, se retourner, après avoir élucidé l'affaire, pour aller de l'avant, et toujours prendre du plaisir et s'épanouir à travers ce que l'on recherche. Ne pas se mentir, et tirer le meilleur de ce qui se présente. Suivre la vieille maxime de prendre chaque jour comme le dernier.
A travers ce blog, je ne parle pas assez. Mes émotions, je les donne, je les parsème par les images, mais c'est un piètre moyen d'expression puisqu'elles ne viennent pas de moi. Aucun mérite. Alors pourquoi ne pas utiliser ces mots qui, nous, blogueuses savoureuses de livres, nous éblouissent et que nous chérissons ? Écrire ce que l'on ressent ? Le temps d'un court instant ? Mais je n'écris pas assez. C'est l'impression que j'ai, à vous de me
dire si elle est vraie ou pas. Je pense que je ne m'amuse pas assez, que je suis trop dans la réserve. Il faut que je diversifie, comme l'envie m'avait déjà traversée. Ne pas vouloir la perfection, des billets à rallonge, parfaitement construits, car c'est impossible. De la simplicité, de la fraîcheur, de la vivacité, de la spontanéité. Plus souvent. Des billets un peu fous. Des petits instants cueillis et conservés par ici. Des petites pensées, des questions. Et toujours les chers livres...qui nous poussent à approfondir ces questions, à les dépasser, pour en trouver d'autres, à bondir ainsi de branches en branches, à échanger, à trouver des raccourcis et savoir se poser, vivre avec les autres, sans craindre les
déceptions, car finalement, toutes ces petites mésaventures nous construisent et font ce que nous sommes. Arriver à pimenter mon blog grâce à tout ce que j'ai dans la tête, le rendre un peu plus original, un lieu plus...excitant...pour moi, pour vous si ça marche !!!
Se dire que si le soleil brille dehors, il faut aussi le faire entrer à l'intérieur, pour savoir le ressortir quand il est caché.
Apprendre à capturer l'instant. A ne pas se formaliser du temps qui s'enfuit en courant, qui détale en laissant une poussière derrière lui.
Il y a depuis quelques temps un livre magnifique dans ma table de chevet, que je lis par
petites miettes, par petites envies, il se nomme bien justement Parfums. Philippe Claudel a écrit ici, encore, un bien bel ouvrage, qui regroupe les senteurs rencontrées au fil de la vie.
Alors je me suis dit que ce projet était bien louable, et révélateur d'une certaine philosophie de vie que je trouve particulièrement intéressante.
Pourquoi ne pas faire la même chose, librement, simplement ?
Dimanche, chez nous, ce fut une journée envoyée du futur, c'était déjà l'été. Chaises longues et maillots de bain étaient de mise.
Et nous avons pu retrouver cette merveilleuse sensation du soleil sur la peau.
J'ai eu l'impression de myriades, de fragments de lumières, de minuscules paillettes qui traversaient ma peau pour se loger juste en dessous, irradiant, emprisonnées. On sent son corps chaud, on se délecte de ces rayons, on s'abandonne. Lézard. C'est étrange comme son opposé agit sur lui : le soleil nous pénètre entièrement, il se love en nous, il se démultiplie pour incruster des agents silencieux en nous. L'eau inverse du feu, l'eau qui pourtant s'associe à lui en de somptueux arcs-en-ciel, sait les trouver, ces indices du soleil, les révèle sous la douche, le soir, en délivrant la chaleur qu'ils ont en eux, on a cette impression, fugitive, de brûler, d'une chaleur soudaine, si courte, fugace, électrisante. Grisante ! Et cette fraîcheur qui se déverse en nous...ces deux éléments qui ensemble, nous comblent, nous font nous sentir bien : chaleur grâce au premier, fraîcheur par le second...et l'air du soir chargé d'effluves douces et suaves, et la terre qui se repose, comme nous...un monde en harmonie, dans la tête d'une rêveuse invétérée...dont la folie passagère saura trouver pardon à vos yeux ;)
merci à We heart it pour les images