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'Hérissoneries'
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5 août 2013

**Théâtre : La Chatte sur un toit brûlant à Grignan, Film : remarquable, ...et départ !**

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(Grignan est donc située sur l'image de droite, entourée du cercle bleu ciel au sud)

Grignan : une terre aux couleurs de la Provence 
Un paysage ouvert, où le chêne vert, le cade, le genet et le thym des collines le disputent aux cultures : vigne, lavande et truffières, avec dans le lointain, les grands espaces boisés d’où émergent, au sud et à l’est, les sommets des Pré-alpes du sud : le Mont-Ventoux, les dentelles de Montmirail, la montagne de la Lance et à l’ouest, au-delà de la vallée du Rhône, les monts de l’Ardèche
Une terre aux couleurs et aux senteurs de la Provence, offrant une large palette de produits du terroir à découvrir et à déguster en toute saison. 
Un patrimoine aujourd’hui préservé, au même titre que le patrimoine historique, par l’inscription du site de Grignan dans une zone de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager (ZPPAUP), englobant les paysages naturels et le paysage agraire, pour une approche respectueuse de l’identité du village, de notre mémoire et de notre avenir.

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Patrimoine historique

L’histoire de Grignan se confond le plus souvent avec l’histoire de son château et de ses résidences successives. Le bourg castral, mentionné dès 1105, se développe aux XIIIe et XIVe siècles, avec le rôle grandissant de la puissante famille des Adhémar de Monteil, dont la branche cadette (les Adhémar de Grignan), possèdera définitivement la seigneurie dès 1239. Le village, blotti au pied de son château, restera abrité à l’intérieur de ses murailles jusqu’à l’extrême fin du XVe siècleLa première extension de l’agglomération interviendra au milieu du XVIe siècle, avec la création du grand et du petit faubourg, de la promenade et jeux du Mail (1550), et la construction, hors les murs, de la halle aux grains (1553), à l’emplacement actuel de la mairie. 

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De cette même époque datent encore l’édification de la collégiale Saint-Sauveur (1535-1542) et les grands travaux d’embellissement du château (1543-1557) qui transforment l’ancienne forteresse médiévale en un somptueux palais de la Renaissance.

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Le bourg et son château connaîtrons d’autres heures de gloire au XVIIe siècle avec François de Castellane Adhémar, comte de Grignan, qui exerça pendant près d’un demi siècle les fonctions de lieutenant général et de gouverneur de la Provence. Son mariage avec Françoise Marguerite de Sévigné en 1669, sera à l’origine de la célèbre correspondance épistolaire échangée entre la marquise de Sévigné et sa fille, la comtesse de Grignan.
Dès le XVIIIe siècle, le souvenir de Mme de Sévigné et sa gloire littéraire naissante, sauveront le château de Grignan de la ruine et de l’oubli.

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Le hameau de la grande tuilière, attesté au début du XVIIIe siècle, s’est développé au XIXe siècle avec l’industrie tuilière, l’exploitation des gisements locaux d’argile et l’art de la fabrication des tuiles.
Pour la visite virtuelle du village cliquez ici (source : lavilledegrignan.fr)

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Les Fêtes Nocturnes au château de Grignan

 

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Ce sont plus de 30 000 spectateurs qui viennent chaque été dans le cadre des Fêtes nocturnes de Grignan, village drômois aux frontières du Vaucluse, pour voir le spectacle qui est proposé dans l’écrin somptueux du château.

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Cette affluence considérable est entretenue par une programmation qui fait la part belle aux grands classiques du répertoire, mis en scène sur la terrasse du château, avec parfois des incursions dans ses salons et chambres majestueux, encore hantés par le souvenir de la Marquise de Sévigné. Molière, Shakespeare, Hugo ont ainsi été joués sous la direction de metteurs en scène chevronnés, capables de signer des spectacles qui s’adressent à tous, sans céder à la facilité.
Le choix de « La Chatte sur un toit brûlant », pièce plus récente d’un auteur américain, Tennessee Williams, peut donc sembler surprenant. C’est pourtant celui retenu par Claudia Stavisky, qui prendra ses quartiers d’été à Grignan.
L’idée lui est venue alors qu’elle se promenait sur la terrasse du château. « Peut-être pas comme une illumination mais presque », explique-t-elle. « Sans doute parce que l’imaginaire lié aux châteaux est celui des passions qui se déchaînent. »

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Une explosion de sentiments à fleur de peau, qui cadre avec le nœud de l’œuvre de Tennessee Williams, parue en 1955. « La Chatte sur un toit brûlant » (le titre original) dépeint en effet une réunion de famille, dans la demeure du grand-père, riche propriétaire de plantations de coton dans le delta du Mississippi. Règlements de compte féroces sont au programme, brassant sentiments exacerbés et basses manœuvres des descendants pour récupérer l’héritage du patriarche, condamné à brève échéance. Dans cette atmosphère étouffante, le personnage de la sensuelle Maggie a particulièrement séduit la metteuse en scène. Elle s’emploie à sauver son couple au milieu de tous les mensonges. « Si elle a été surnommée ‘‘ Chatte ’’, c’est parce qu’elle retombe toujours sur ses pattes. Même si elle se brûle les coussinets quand un incendie se déclare. »

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Un travail sur les auteurs américains du siècle dernier : Ce spectacle permettra aussi à la directrice des Célestins de poursuivre son exploration de grands auteurs américains du siècle dernier. (...) elle entend aller au-delà du film réalisé par Richard Brooks à partir de celle de Williams, avec Elizabeth Taylor et Paul Newman dans les rôles principaux. Louable ambition qui s’appuie sur la volonté de « rendre justice à une écriture dont l’acuité et la virtuosité sont telles qu’elles donnent l’impression de s’adresser à chacun de nous ».

Nicolas Blondeau (source)

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Notre pèlerinage à Grignan est accompli ! Nul doute qu'encore (l'an dernier chronique ici), les couleurs et la beauté de la ville, l'atmosphère, les cigales et les petites rues ombragées montant au château nous ont ravies. Une fois de plus, ce fut une agréable fin de journée, au rythme du sud et du spectacle.
"La Chatte sur un toit brûlant" a donc été la pièce jouée cette année au château, rompant avec les précédentes plus classiques : l'an dernier, nous avions été éblouis par Hamlet. Nous nous sommes réjouis de ce choix, ayant adoré et la pièce écrite et le film, le jeu de scène comme les personnages, la subtilité de l'intrigue.

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Force est de reconnaître le talent de l'actrice jouant Maggie, qui à elle seule a ouvert la pièce, dans un quasi monologue de trois quart d'heures, infatigable, vive et dynamique. La grand mère et la femme de Gooper sont également bien interprétées, évoluant avec spontanéité sur scène, faisant leur l'espace, nous imprégniant de leurs émotions déclamées (On reste quand même très loin de la beauté des personnages de Tennessee Williams rendus dans le film).

Chatte-sur-un-toit-brûlant-©Claire-MATRAS-7031 

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Mais nous avons été nettement moins convaincus par l'acteur jouant Brick, et profondément déçus par son jeu, le dégoût de la vie se muant en inconsistance, en indifférence totale, en platitude. Ce fut véritablement la plus grande déception de ce spectacle, du château de Grignan.
De même, le grand père avait un quelque chose qui nous a franchement déplu, une rudesse, un côté brut, bourru, grossier, qui ne transparaît absolument pas aux travers des pages de la pièce écrite. 
Le révérend et le docteur ne sont que peu présents, comme dans la pièce écrite, mais manquant tout de même d'un peu de relief, surtout le docteur. Gooper est aussi assez neutre, jusqu'à la fin, où il se dévoile un peu plus.

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Le cadre est très simple, les meubles décrits par l'auteur, avec uniquement la véranda à l'arrière plan, mais pas la partie en avant plan, la scène est plate au lieu de la pente de la chambre vers le salon décrite dans la pièce; sur la véranda, derrière le rideau séparant la chambre de cet espace, une table, dressée, là où l'auteur ne mentionne que la pelouse. Point de serviteurs. 

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Alors, pour résumer, la metteur en scène et nous, n'avons pas du tout ressenti la pièce de la même manière. Quand elle préfère se centrer sur l'histoire de Skipper et Brick, il nous a semblé que l'auteur l'incluait dans un tout et que c'était finalement la relation Maggie-Brick qui ressortait le plus, ainsi que la succession. Bon nombre de tirades ont été changées, des morceaux totalement inventés, un final bâclé, c'en était plusieurs fois à la limite du supportable. Les derniers mots de Maggie, si beaux dans l'original, repris dans la chanson de Johnny Hallyday, mythiques, magistraux, sont réduits à une phrase sans panache, sans beauté. Et les répliques de Brick à sa femme dans les derniers temps sont tout simplement supprimées, ce qui est parfaitement lamentable et change du tout au tout la pièce entière, donnant une autre direction à la pièce en faisant hésiter le spectateur sur l'avenir du couple.  La pièce jouée est plus grossière, infiniment moins subtile, perdant nettement de sa grâce, de sa classe, bien loin du charme de Tenneessee Williams

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C'est bien la première fois que nous rentrons déçus de Grignan. Il n'y a que le jeu de Maggie qui rattrape peut-être le tout, mais c'est une sensation amère que de voir l'œuvre d'un si grand auteur transformée en une pièce anodine et sans profondeur. Une grosse déception

Le lendemain, nous avons revu le film, et la différence est telle, que la déception à Grignan devient encore plus grande. La fadeur de l'acteur jouant Brick simplement n'en est que plus frappante. Un film remarquable, donnant beaucoup plus de profondeur à chaque personnage : le grand père et Brick particulièrement, et Maggie... si sensuelle... si envoûtante... magistrale, extraordinaire. L'actrice de Grignan perd toute sa profondeur au contact d'Elizabeth Taylor. On développe beaucoup le grand père, lui donnant enfin une place dans cette pièce. Le charisme de Brick, joué par Paul Newman, est tout à fait à l'opposé de la fadeur de l'acteur à Grignan. Le film a bien plus d'authenticité, rend ses lettres de noblesse à l'oeuvre de Tennessee Williams, s'en empare, et la sublime. Ce film ne souffre vraiment d'aucune comparaison, ce fut un merveilleux moment, transportés littéralement au travers de l'écran.

je vous quitte une dizaine de jours pour la Bretagne, emportant livres, et espoir de calme et de tranquilité, à contempler l'océan, à visiter châteaux et villes, à s'enivrer du parfum des vacances...

Sources photos : http://www.rendala.com/france/le-chateau-de-grignan/ -- http://www.provence.guideweb.com/villes/grignan/ -- http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Grignan_-_Rue_Saint-Louis.JPG -- http://www.carte-france.info/photos/photo-grignan,rue,d,or.html -- http://www.tourisme-paysdegrignan.com/ -- http://www.tripadvisor.co.uk/Hotel_Review-g445033-d653765-Reviews-La_demeure_du_Chateau-Grignan_Drome_Rhone_Alpes.html -- http://www.sceneweb.fr/2013/07/laure-marsac-brule-les-planches-a-grignan/ -- http://theatre.blog.lemonde.fr/2013/07/22/au-chateau-de-grignan-tennessee-williams-est-roi/chatte-sur-un-toit-brulant-claire-matras-937/ -- http://www.celestins-lyon.org/index.php/Menu-thematique/Saison-2013-2014/Spectacles/Chatte-sur-un-toit-brulant

 

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Commentaires
P
j'y étais hier soir, dans une atmosphère orageuse, si bien que quand le tonnerre a éclaté en fin de pièce on se demandait si c'était vrai<br /> <br /> c'est bizarre, je n'ai pas du tout été déçue, j'ai trouvé que cette interprétation n'est pas mal du tout<br /> <br /> la tension entre ces deux partenaires et celle à l'intérieur de cette famille sont là, on comprend bien le malaise autour de la mort de l'ami et le conflit dans la succession du père, une certaine évocation à l'homosexualité et sur la préférence envers un des fils, l'importance du père et la dédain envers les (belles) filles<br /> <br /> et je pense que le changement dans les répliques surprenait et ne manquait pas d'humour<br /> <br /> merci pour ce billet et ce partage de si belles photos
S
dommage pour l'adaptation de cette pièce, pourtant très porteuse de bien des sentiments positifs :?<br /> <br /> et merci pour la jolie promenade dans grignan :D<br /> <br /> <br /> <br /> BONNES VACANCES EN BRETAGNE
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