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'Hérissoneries'
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24 décembre 2012

Le grillon du foyer, Charles Dickens

 

imageEn ce 22 decembre sur la route... Mais quelle pluie au dehors ! Pire en voiture, comme si les gouttes se jetant sur le pare-brise, pénétraient notre cerveau et se résonnaient à l'infini pour nous noyer de l'intérieur. Les trajets en voiture, sous la luie, sont vraiment redoutables, surtout lorsque l'on est soi même le conducteur ! Unefois sur le siège passager, une fois les yeux baissés sur des pages reliées en ce qui mérite tout juste le nom de livre tant les ans l'ont patiné, la lumière déclinante du dehors disparaît, la pluie s'atténue en crépitement, le moteur en murmure; nous sommes partis, partis dans ce monde parallèle de la lecture. Déjà l'expectative de l'arrivée, de la maison chaleureuse que l'on s'en va retrouver comme chaque année, maintient notre humeur contre ce temps cinglant et ces heures mordantes de monotonie. Mais un meilleur remède encore à l'espoir : la douceur d'un foyer imaginaire ! Dickens est un conteur de génie ! J'ai conscience de ne rien vous apprendre, mais je ne peux m'empêcher de m'en émerveiller a chaque fois. L'Auberge de la Branche de Houx m'avait déjà séduite... Les Contes de Noël sont une petite porte calfeutrée vers un univers chaleureux et doux, un cocon qu'on ne veut plus quitter. En cette période, rien de plus agréable pour entretenir cet esprit de fête...

Nous voici donc dans l'intimité des Peerybingle; quel nom ! A son seul son, on est déjà emmenés, doucement, pris par la main et confortablement installés, dans cette petite maisonnette, auprès de la charmante mistress Peerybingle, Dot de son prénom, s'occupant jusqu'à l'arrivée de son mari John, robuste gaillard au cœur tendre, comme on les aime dans les contes, bon vivant, profondément bon et chaleureux, droit, franc et sensible. Sa petite femme, bien jeune en vérité, et lui, dans la complicité de leur petit logis, nous apparaissent bien proches, heureux, en parfaite harmonie. Quelques personnages secondaires sont peints d'un rapide coup de pinceau au trait précis et net, tout simplement merveilleux de vivacité : Caleb dévoué à sa fille aveugle Bertha, Tilly Slowboy la petite bonne s'occupant du baby des Peerybingle, Tackleton marchand de jouet opiniâtre, ce vieux monsieur si mystérieux qui demande l'hospitalité au couple central, et les suivant dans leur quotidien sous l'œil inquiet du lecteur y voyant quelques mauvais présages ; et même le chien Boxer, anthropomorphisé d'une telle manière que ses allers et venues en sont particulièrement divertissantes. Tout ce beau monde, dont le lecteur dickensien est friand, est ici réduit a la proportion d'une nouvelle de 90 pages, mène son petit bonhomme de chemin, avec ce nouvel événement bien singulier qu'est le futur mariage de Tackleton avec la belle May. Quel singulier couple en effet, d'un homme si attentif et mauvais qu'il a tous les traits d'un renard à l'affût, et d'une fille qui semble fraîche, habitée par toutes les démonstrations de la jeunesse ! Le traditionnel pique-nique des Peerybingle chez Caleb et Bertha a pourtant lieu, avec ces deux fiancés, l'homme bien mal à l'aise dans cette société dévouée. Et c'est pourtant au cours de cette journée, pourtant centrée davantage si possible sur le bonheur et la joie de vivre, célébrant un futur qu'on se dit espérer prospère, que se produira deux événements majeurs, révélant par là des sentiments bien dissimulés jusqu'ici...couvant dans ce nid chaud comme autant de petites épines dans des plumes soyeuses...
Mais la stabilité et le calme prodigué par le foyer, par le grillon véritable esprit de la maison, saura-t-il calmer John Peerybingle accablé d'un malheur remuant profondément tout son être ?
Et l'on fait des petits sauts de puce, rebondissements de lilliputiens, pour toujours rester dans le rayonnant chemin de la bonté et du bonheur ! Tout ceci comme un rêve... :)

Ai-je déjà mentionné le style fin teinté de cynisme, perspicace et audacieux de Dickens, la manière dont il décrit une scène en apparence si remplie de bonté, et d'y insinuer une pointe sagace et pleine de repartie, ombrageant un tableau si pur en apparence, le mettant en relief au moyen d'une troisième dimension, le sortant ainsi de ce cadre presque trop plat des histoires blanches ou noires -tout en conservant une gentillesse ambiante, délivrée successivement par l'un ou l'autre des personnages, afin de légitimer cette appellation de conte.

Sur ce gentil petit conte, tendre et bien mené, doux et sucré, je vous souhaite un merveilleux Noël, une période si belle pour ceux qui l'attendent avec tant d'impatience, scintillante, lumineuse...qu'elle soit ainsi pour tous ! :D

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Commentaires
F
Heureux Noël, Perrine ! Un doux billet de circonstance... :-)
C
Joyeux Noël ! Je m'étais bien amusée à lire "Le grillon du foyer" moi aussi :)
M
Un beau conte de noël vu en télé-théâtre, c'était magique! Beau noël Perrine! :)
A
Une lecture de circonstance ! ;-)<br /> <br /> Passe de très bonne Fêtes, Perrine !
V
Dickens fait aprtie de mes résolutions 2013 :-) De belles fêtes de Noël à toi !
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