La Princesse des glaces, Camilla Läckberg
Ma petite virée nordique se poursuit avec un troisième ouvrage, La Princesse des glaces. Les polars nordiques ont une sacrée réputation, et ils le méritent ! Roman froid comme le pays, relations conflictuelles, sentiments torturés, pistes tortueuses, enquête meurtrière... mais quelque chose dans ce livre réchauffe...
Est-ce cette héroïne très attachante, Erica, sur qui les misères pleuvront avant le bonheur ; est-ce ce style qui nous rend vivant ces personnages, qui nous donne de l'espoir quant à l'issu du roman ? Est-ce la relation Patrick-Erica, chaleureuse, qui se développe pour notre plus grand plaisir ?
En tout cas, La Princesse des Glaces ne m'a pas semblée si froide, plutôt un mélange chaud-froid indescriptible mais très réussi, même si la fin (et donc la vérité) est assez rude.
La pire erreur à faire avec ce genre de livre, c'est de le commencer un soir, tard. Soit dit en passant, il faut être bien fatigué(e) pour faire une chose aussi stupide. Impossible de le lâcher, tout bonnement. Et le contenu (ou plutôt le début) est assez... meurtrier... pas très agréable ; le genre de choses qui vous fait regarder un peu partout dans la chambre avant d'éteindre la lumière !!
Alexandra Wijkner est retrouvée morte dans sa baignoire à Fjällbaka, et le coupable semble être un psychopate de la pire espèce : de très courts chapitres en italique nous révèlent des pensées éparses, et je n'aimerais pas croiser son propriétaire dans la rue, en sachant pertinemment que des gens pareils existent bel et bien. Car taillader à la lame de rasoir les poignets de sa bien-aimée endormie n'est pas un acte anodin. Mais la vérité est très loin de ce qu'on pourrait penser de prime abord... après tout, c'est ce que l'on de mande à un polar !
Erica Falck, amie d'enfance d'Alex, la découvre ainsi, et c'est alors une obsession pour elle de comprendre (tout comme Patrick, qui la rejoindra très vite). Car cette femme est une parfaite inconnue pour Erica qui ne l'a pas vue depuis 25 ans. Et si la résolution de ce meurtre était l'occasion, enfin, de comprendre cette cassure dans la vie de notre héroïne (à savoir la perte de sa meilleure amie, devenue comme indifférente) ?
En parallèle, nous faisons la connaissance d'Anders Nilsson, poivrot notoire mais peintre de talent. Quel est le lien ? Allez savoir...
La vérité apparaît tout doucement, timide, discrète, presque intouchable. Elle sortira quelques fois de personnes que l'on n'aurait jamais soupçonnées. Je pourrais m'étendre largement sur tout ce que l'on dit dans ce livre, mais ça serait gâcher tout le suspens...
Pour moi, le plus grand talent de Camilla Läckerg est cette capacité à créer des personnages secondaires attachants et vivants, à les esquisser rapidemment pour les rendre tout à fait convainquants. Ainsi j'ai adoré Dgamar Pétren, cette vieille femme qui se cache derrière ses mille et un Père Noël mais cuisinière de génie ; Eilert Berg et son envie irrésistible de partir... J'ai bien aimé aussi sa façon d'alterner les points de vue, d'adopter un point de vue omniscient tout en nous voilant les découvertes sur l'enquête (ce qui est vraiment rageant sur le coup !!).
Simple note aux gens observateurs et perspicaces : ce livre n'est pas un Agatha Christie (je ne parle pas du style, c'est incomparable), vous pouvez deviner le meurtrier en étant très attentifs (et imaginatifs !)
J'ai eu sans le vouloir une brillante idée qui m'a permis d'apprécier ce livre à sa juste valeur : je l'ai pris tel qu'il était, sans préjugés ni attentes particulières, juste un moment d'évasion, un livre que je ne lacherais pas facilement... et j'ai été pleinement satisfaite !
Plaisir de lecture : 9/10